Aaah ces compacts « argentine », « argentix », « vinetage » ou « vintaje »… |
Les Point & Shoot…vaste débat.
Il y a de tout : les partisans du « haut de gamme » hors de prix comme les Nikon 28 ou 35 TI ou le Contax T2, les très bons « pas trop chers » comme les Rollei, les Yashica optique Zeiss, et puis les « accessibles » comme le Nikon L35AF, l’Olympus Mju ou les Olympus XA. Ces figures de proues incontestées de la mode « argentique vintage » (parmi tant d’autres) sont bien évidemment de qualité quoiqu’il faille faire attention : par exemple un Nikon L35AF2 ou AF3 ne vaut pas un L35AF! De même un Olympus XA1/2/3 ou 4 ne vaut pas un XA! Certains profitent aussi de la confusion des modèles pour vendre des appareils Mju Zoom ou des Nikon AF Zoom par exemple hors de prix, alors qu’ils sont moyens à médiocres, et c’est une arnaque.
Et puis il y a une catégorie que moi j’adore : les pépites insoupçonnées. Ces perles rares qui ne vident pas votre en banque, et qui vous donnent des résultats inattendus. J’avais écrit à ce sujet un article et comparé trois compacts P&S pas trop chers :
Après ce test, je n’en ai gardé qu’un, le Nikon W35. Malgré le fait qu’il ne possède qu’un triplet, j’ai adoré ses 5 zones autofocus, sa relative qualité d’optique et son flash débrayable et plein jour. Malgré tout je regrette la revente des deux autres!
Ah Ricoh…et lentilles |
Dans cette quête incessante de l’appareil idéal dont l’équation serait « maximum de qualité pour un prix dérisoire », et en épluchant des dizaines de blogs, avis, vidéos YT, je suis tombé sur ça : le Ricoh FF-9. Un prix encore abordable et selon les écrits de certains testeurs, il aurait une qualité optique équivalente aux hauts-de-gamme à 6 ou 7 lentilles (bien qu’il n’en possède que quatre) comme les Contax T2, Nikon 35 TI et consorts situés entre 500 et mille euros. Tout ceci est assez alléchant me direz-vous! J’entrepris donc d’en dégoter un, pas trop cher. Le mien ne m’a couté que 10 euros…
C’est un petit appareil qui ne paie pas de mine, tout plastoc, avec son 35mm f/3.5 autofocus à quatre lentilles, et sa simplicité apparente mais :
- Prise de vue en rafale : une image par seconde.
- Intervallomètre réglable : une photo toutes les 60 secondes.
- Expositions multiples : captez des images superposées
- Flash intelligent mais non débrayable :/
- Écran à cristaux liquides
- Codage DX
- Mémorisation AF
- Correction contre jour automatique
- Mode panorama
- Mode photo de nuit
- Obturateur 1/4–1/400 sec.
- Gamme d’IL : de EV5.6 à EV17 (ISO 100)
- Plage de 100 à 1600 ISO
- Fonctionne avec une pile CRP2 6v
Voilà pour les specs, arrêtons nous maintenant à la qualité de l’optique, à la précision de l’exposition et à l’efficacité de l’autofocus.
La galerie ci-dessous a été réalisée avec une pellicule Kentmere 200 et développée avec du D76. A propos de cette pellicule, je suis agréablement surpris par sa richesse de tons, mais un peu déçu par le grain apparent..Bah il faudrait que je l’essaye avec un autre révélateur.
Comme on peut le voir sur cette planche contact, l’exposition est parfaite à chaque vue (à part une photo un peu surex), la cellule a très bien fait son taf!
Le Ricoh a su s’en tirer dans chaque situation de lumière et de contrastes.
Qu’en pensez-vous? Quand j’ai vu le résultat j’étais vraiment choqué, c’est vraiment excellent! Cette optique en a dans le coffre! J’ai quand même raté quelques photos, soit parce que la mise au point s’est perdue là où je ne le voulais pas (viser l’infini et n’avoir que les premiers plans nets…) ou bien n’avoir aucun piqué du tout. Certains testeurs ont affirmé n’avoir raté aucune image en terme de netteté…j’en doute, car vu la simplicité de l’appareil, on a plutôt affaire à un autofocus à plus ou moins 5 paliers (on est loin de la précision de l’Olympus Mju I et II et de ses 100 paliers autofocus, ce qui explique aussi son prix sur le marché de l’occasion). De toute manières, il faut accepter l’idée de rater quelques vues sur un rouleau avec ce type d’appareil : la mise au point n’est pas toujours précise et vu qu’on a aucun controle du diaphragme, on ne peut pas ajuster la profondeur de champ, ce sont les joyeux aléas de l’argentique. Voici des exemples de photos pas terribles :
Tout comme c’est arrivé sur mes différents scans de négatifs pour illustrer mes articles qui traitent d’argentique 24×36 et de films, la numérisation ici des négatifs du FF-9 sur mon scanner Epson 4990 (avec Silver Fast 9) ne rend absolument pas justice à son piqué. J’ai donc réalisé deux scans 300dpi des deux meilleures images, réalisées à l’agrandisseur (Fujimoto, optique Fujinon-EP 50mm f/3.5) en 21×29.7 sur du baryté Agfa Brovira afin de juger de la qualité, c’est beaucoup plus parlant :
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Conclusion |
J’ai trouvé la perle rare, si vous en trouvez un, sautez dessus avant que les prix ne grimpent trop car ça commence à se savoir ! Malgré tout je lui trouve quelques défauts :
- l’impossibilité de couper le flash (il sort automatiquement dès que la lumière baisse)
- l’impossibilité de l’utiliser en fill-in manuellement (il le fait automatiquement)
- l’impossibilité d’outrepasser le codage DX
- La distorsion optique en coussinet des droites, sur les bords
Voici deux liens vers des tests plus complets du FF-9 (en anglais) :
- https://kosmofoto.com/2021/10/ricoh-ff-9-review/
- https://ckgphoto.blogspot.com/2013/09/ricoh-ff9-compact-point-shoot-review-20.html
PS : je me suis amusé pour la première fois à générer une image par IA (ChatGPT) pour illustrer l’article à l’accueil de mon site. Ne voulant pas laisser tout le mérite à cette « intelligence… » j’ai quand même bidouillé et rajouté ma bouille et le Ricoh. C’est quand même mon boulot non? :). Et que pensez-vous du jeu de mots?
Disclaimer : les conseils et les expérimentations de ce site n’engagent que moi. En premier lieu, son contenu m’est, à titre personnel, d’une grande utilité, et j’y replonge souvent pour appliquer certains procédés ou me remémorer telle ou telle technique. Je suis assez scrupuleux sur mes écrits et je vérifie et cite mes sources quand il se doit. Malgré tout il peut subsister quelques erreurs techniques. Rien n’est gravé dans le marbre sauf la physique même si l’aléatoire intervient beaucoup dans tes techniques dites « alternatives ». De ce fait, mon avis, mes résultats d’expérimentations et mes conclusions sont totalement subjectifs et je décline toute responsabilité en cas d’erreur de manipulation et/ou de problèmes de dosages de produits chimiques, que ce soit en collodion humide où les produits sont dangereux, ou bien dans les chimies de développement. Je ne serais non plus responsable de résultats aléatoires ou non désirés suite à la reproduction de certains procédés photographiques. Pour conclure, je partage juste mon expérience personnelle, mes impressions et mes expérimentations. Qu’elles puissent profiter au plus grand nombre ! |
En effet, le scan de négatif est loin de restituer tous les détails.
Le scan des tirages offre un niveau de details et de nuances impressionnant !
Que dire pour 10€, c’est un petit bijou. Le fait qu’il ne paie pas de mine l’a fait passer sous les radars de la hype. Pour combien de temps ?
J’ai 2 négatifs que je dois amener au développement depuis un bail.
Il y a dessus des photos prises au Contax T2, au Minolta AF-C et au Konica C35EF3. Il faut que je me décide à les envoyer au labo.
Le Konica n’est pas réellement un point and shoot car il faut régler la distance.
C’est le seul compact qui me reste avec un Nikon L35AF.
Ah, et un Carena 900AMF, un bas de gamme qui fait illusion quand on le regarde à 1m.
De près on voit que c’est de la camelote.
Qui sait, il est peut-être bon .?
Non j’en doute.
J’avais attentivement consulté ton comparatif entre le Nikon, le Kodak et le Fuji. Voilà encore une alternative très convaincante pour les aficionados de l’argentique.
Le scan du double portrait sur papier est superbe : les contrastes sont naturels, la gradation des gris est très complète, les détails sont généreux, sans pour autant tomber dans l’artificialité.
On croirait y trouver une dynamique que l’on cherche encore sur certaines photos numériques…
Et puis, ce grain argentique, éternel, c’est aussi l’emblème de l’aléatoire et de la rareté du résultat : c’est parce qu’il y a des prises de vues à écarter que les prises réussies sont précieuses.
En numérique, les photos réussies sont aussi nombreuses que les ratées : on ne sait pas toujours lesquelles conserver…
Tu n’as pas laissé ton imagination au vestiaire sur l’aspect journalistique 😉 , j’ai bien ricoh nu ton style, et qui joint à présent l’image du 21è siècle à la parole : de la photo argentique à la photo par IA, tu oses le grand écart 😉 …avec talent ! 6×6 !
Merci
mon scanner Epson scanne à 4800dpi optique et a un DMax de 4.0, mais ça ne se voit pas! On a aussi cette fichue vitre qui empêche d’avoir tout le piqué et c’est un nid poussières. Un vrai scanner film vaut au moins 500 euros comme les Coolscan…pas les moyens. Et tu as raison, rien ne vaut l’argentique pour la dynamique et la richesse de tonalités, pas besoin de HDR. De plus, c’est vrai, le grain des sels d’argent n’ont rien à voir avec le « bruit » numérique.
J’aime ta comparaison entre les deux mondes : en numérique on a du mal à choisir tellement on fait de clichés, et en général très bons de surcroit, tandis qu’en argentique, on a du mal à en trouver de bonnes sur le peu qu’on réalise! Mais voilà, la magie (Hocus Pocus) est là. Mettre une pelloche dans l’appareil, sélectionner attentivement ses sujets, développer mais trembler en attendant les résultats puis faire des tirages, ça c’est magique.