Photographier l’invisible |
Paysage de désolation au Pont du diable. Récemment le site a été submergé par les multiples crues dues aux épisodes Cévenols successifs. Tout est gris, les arbres sont nus, et le sol est jonché de bois flottés par centaines, de la brindille au tronc de 2m de diamètre.
Seule l’herbe réussit à pousser, là où on ne l’attend pas : entre la caillasse, principalement des gros galets, et du sable. Le bois flotté et les arbres meurtris, souches, troncs arrachés par les crues sont des sujets propices à la photo infrarouge et ainsi à obtenir des image à haut contrastes en noir&blanc. Pour ce faire, j’ai utilisé le Sony F717, un superbe APN de 5 mégapixels de 2002 avec un zoom Carl Zeiss.
L’intérêt de cet appareil, et il est unique en soi, c’est sa position « Night shot » qui permet donc de photographier en infrarouge la nuit. C’est le successeur du F707, en tous points identique et prédécesseur du F828, dernier de cette lignée. Sony abandonnera le Nightshot sur ses appareils.
Pour l’utiliser en plein jour en position Nightshot et bénéficier du spectre invisible, il faut donc considérablement baisser le niveau de lumière qui rentre dans l’appareil jusqu’à ce que presque plus aucun rayon de lumière visible ne rentre. J’ai donc empilé 3 filtres :
- 1 filtre neutre ND8X,
- 1 filtre ND400x variable sur sa position la plus foncée (400x),
- 1 filtre IR720 qui comme son intitulé l’indique, ne laisse passer que les ondes infrarouges et bloque tout ce qui se trouve en dessous de 720nM.
Ces 3 filtres empilés, c’est le minimum syndical pour avoir une image correctement exposée. Si j’enlève le gris neutre 8x par exemple, mes images sont totalement surexposées donc irrattrapables, on est bien dans la lumière invisible : l’infrarouge! A savoir que sur cet appareil, il n’y a pas de mode RAW.
Le gros avantage de l’infrarouge en journée, c’est non seulement d’avoir des contrastes sublimes tout en ayant une gamme très riche de tons, mais également d’avoir du détail dans les ombres. L’infrarouge est partout, même dans les parties sombres : l’avantage est d’avoir plus de détails dans ces zones.
Au Pont du Diable (34150).
Disclaimer : les conseils et les expérimentations de ce site n’engagent que moi. Ce site est ma « mémoire » et j’y replonge souvent pour appliquer certains procédés ou me replonger dans une technique spécifique. Je suis assez scrupuleux sur mes écrits, je vérifie et cite mes sources quand il se doit. Malgré tout il peut subsister quelques erreurs techniques. Rien n’est gravé dans le marbre sauf la physique même si l’aléatoire intervient beaucoup dans la physique des techniques dites « alternatives ». De ce fait, mon avis, mes résultats d’expérimentations et mes conclusions sont totalement subjectifs. Je décline toute responsabilité en cas d’erreur de manipulation et/ou de problèmes de dosages de produits chimiques, que ce soit en collodion humide ou bien dans les chimies de développement, procédés dont les chimies présentent des dangers. Je ne serais non plus responsable de résultats aléatoires ou non désirés suite à la reproduction de certains procédés photographiques dont je fais écho sur ce site. Pour conclure, je ne me pose absolument pas en « expert ». Je partage juste mon expérience personnelle, mes impressions et mes expérimentations, qu’elles puissent profiter au plus grand nombre. ! |
Je dirai : waow ! Ces images sont superbes. L’ambiance dégagée par ces ciels noirs est féérique.